Véhicule automobile tout-terrain et amphibie

La présente invention concerne le domaine de la construction de véhicules automobiles, en particulier de véhicules spéciaux tels que les véhicules tout-terrain et/ ou amphibies, et a pour objet un tel véhicule capable de se mouvoir aussi bien sur route que sur sol meuble, sur la neige et sur l'eau réalisé par transformation d'un véhicule automobile classique.

Il existe actuellement de tels véhicules munis, soit de chenilles, soit de plus de quatre roues, soit de roues et de chenilles, capables de se déplacer aussi bien sur un sol ferme que sur un sol meuble, ou sur un terrain très accidenté, ou enneigé, ou encore sur l'eau.

Toutefois, ces véhicules sont généralement conçus pour une seule, voire au maximum pour deux de ces fonctions et ne peuvent pas être transformés pour une adaptation aux autres fonctions, de sorte qu'ils sont forcément limités dans leur prestation, et qu'ils ne peuvent être utilisés que de manière saisonnière.

La présente invention a pour but de pallier ces inconvénients.

Elle a, en effet, pour objet un véhicule automobile tout-terrain et amphibie muni d'au moins deux essieux, dont l'un au moins est moteur, réalisé par transformation d'un véhicule automobile classique, caractérisé en ce qu'il est pourvu d'un ou de plusieurs essieux supplémentaires à roues indépendantes pouvant être relevés en cas de non-utilisation, en ce qu'une chenille est tendue sur au moins une paire de roues de chaque côté du véhicule, en ce que les moyeux de chaque train de roues reliées par une chenille sont reliés entre eux par une poutrelle articulée ou présentant une certaine flexibilité, en ce que les roues motrices du véhicule sont pourvues d'un bandage présentant un relief coopérant avec un relief correspondant à l'intérieur des chenilles, et en ce qu'il est muni sous son châssis, à ses parties avant et arrière, ainsi que sur les côtés d'éléments gonflables pouvant servir de flotteurs.

Conformément à une variante de réalisation de l'invention, les essieux supplémentaires constituent avec deux longerons, un faux-châssis pouvant être fixé de manière démontable sous le châssis du véhicule, les moyeux d'au moins l'un des deux essieux d'extrémité étant munis chacun d'un barbotin entraîné avec démultiplication par la roue motrice correspondante par l'intermédiaire d'un embrayage et d'un jeu de roues à chaînes et de chaînes, ou de poulies et de courroies montés sur une genouillère, ou de renvois d'angle avec arbre télescopique, ou directement par un moteur indépendant électrique, pneumatique ou hydraulique pour chaque barbotin.

L'invention sera mieux comprise grâce à la description ci-après, qui se rapporte à des modes de réalisation préférés, donnés à titre d'exemples non limitatifs, et expliqués avec référence aux dessins schématiques annexés, dans lesquels :

• la figure 1 est une vue en élévation latérale d'un véhicule conforme à l'invention ;
• la figure 2 est une vue partielle en plan et en coupe montrant la disposition des essieux et l'entraînement de la chenille et des roues ;
• la figure 3 est une vue en élévation frontale du véhicule conforme à l'invention en version surélevée, muni d'éléments gonflables, l'élément du côté gauche étant en position dégonflée et rétractée ;
• la figure 4 est une vue en plan correspondant à la figure 3,
• les figures 5 à 8 représentent, dans des vues en élévation latérales, divers modes de réalisation du véhicule conforme à l'invention ;
• la figure 9 est une vue en élévation latérale d'une variante de réalisation du véhicule conforme à l'invention, et
• la figure 10 est une vue partielle en plan du faux-châssis du véhicule de la figure 9.

Conformément à l'invention, et comme le montrent plus particulièrement, à titre d'exemple, les figures 1 à 4 des dessins annexés, le véhicule automobile tout-terrain et amphibie muni d'au moins deux essieux 1 et 2 dont l'un, 1, est moteur, et réalisé par transformation d'un véhicule automobile classique, est caractérisé en ce qu'il est pourvu de deux essieux supplémentaires 3 et 4 à roues indépendantes, en ce qu'une chenille 5 est tendue sur les roues 6 de chaque côté du véhicule, en ce que les moyeux 7 de chaque train de roues 6 sont reliés entre eux par une poutrelle 8 articulée ou présentant une certaine flexibilité, et en ce que les roues motrices 6' du véhicule sont munies chacune d'un bandage 9, qui présente un relief coopérant avec un relief correspondant de l'intérieur des chenilles 5. Pour son utilisation comme véhicule amphibie, le véhicule conforme à l'invention est muni, en outre, sous son châssis, à ses parties avant et arrière, ainsi que sur ses côtés d'éléments gonflables 10 à 13 servant de flotteurs après gonflage.

Les essieux supplémentaires 3 et 4 sont destinés à assurer la tension des chenilles 5 et à soulager les essieux d'origine 1 et 2, et ils peuvent être relevés en cas de non-utilisation (figure 6), par exemple sur sol ferme, et leurs roues 6 peuvent être enlevées dans cette position, de sorte que le véhicule peut être utilisé dans la configuration habituelle des véhicules automobiles, comme représenté sur la figure 8.

En vue de présenter une meilleure assise, en particulier sur terrain meuble, et donc d'abaisser le centre de gravité, la voie du véhicule conforme à l'invention peut être augmentée par adjonction au moyeu 7 de chaque roue 6 d'une entretoise 14.

Les chenilles 5 sont avantageusement constituées chacune par une toile plastifiée ou caoutchoutée armée à haute résistance munie à intervalles réguliers de traverses 15 réalisant l'accrochage des chenilles 5 sur le sol, ou encore la propulsion sur l'eau, et leur barrette intérieure de fixation sur les chenilles 5 peuvent coopérer à l'entraînement avec les bandages 9 des roues motrices 6'. Ces bandages 9 peuvent avantageusement être réalisés sous forme d'enveloppes de pneumatiques spéciaux, connues sur le marché. Cet entraînement pourrait également s'effectuer au moyen de flasques dentés ou crantés solidaires des roues 6', non représentés, présentant un profil analogue à celui des bandages 9, et coopérant avec lesdites barrettes intérieures des traverses 15, qui présentent, de préférence une section longitudinale trapézoïdale.

Pour assurer une meilleure transmission du couple moteur, les roues motrices 6' peuvent être accouplées avec les autres roues 6 par l'intermédiaire de roues dentées 16 et de chaînes 17 ainsi que d'un embrayage 18 prévu sur l'essieu moteur 1. Il est également possible d'assurer cet accouplement des roues au moyen de courroies ou de trains d'engrenages, ou au moyen de renvois d'angle et de cardans. L'entraînement des autres roues peut aussi être effectué directement par un moteur indépendant pour chaque roue, ou encore par liaison des essieux par un arbre de transmission.

Les éléments gonflables 10 à 13, représentés plus spécialement aux figures 3 et 4, assurent la flottabilité du véhicule sur l'eau tout en permettant le roulage. Ces éléments sont généralement gonflés au moyen d'une pompe, d'un compresseur, ou encore des gaz d'échappement grâce à un dispositif de captation adapté, et leur dégonflage s'effectue, soit simplement au moyen de valves, soit par utilisation d'un tube Venturi coopérant avec les gaz d'échappement pour créer un effet de succion.

La rétraction de ces éléments 10 à 13 en position de non-utilisation est avantageusement réalisée au moyen d'éléments élastiques de traction 19 disposés à l'intérieur et autour desdits éléments 10 à 13.

Afin d'assurer la protection de l'élément gonflable central 10, il est prévu une plaque rigide 20, dont les bords sont relevés, en particulier à l'avant et à l'arrière, et qui prend ledit élément en sandwich entre lui et le châssis du véhicule proprement dit. Grâce à cette constitution, le bas du véhicule est protégé, et dans des cas d'enlisement extrême, il est possible de soulager l'ensemble de propulsion. En outre, selon une autre caractéristique de l'invention, l'élément central 10 est avantageusement constitué par deux compartiments séparés par une paroi centrale longitudinale 21 permettant, par un surgonflage de l'un des compartiments, le soulèvement du train de roues associé et/ou de la chenille, de sorte que les travaux de montage et de démontage, ainsi que le dépannage sont facilités.

Dans sa version entièrement chenillée représentée aux figures 1 à 5, la direction du véhicule s'effectuera, de manière connue en soi, par freinage de la ou des roues d'entraînement d'un côté, par exemple au moyen de mécanismes à commande par leviers connus, ou encore au moyen d'un volant de direction spécial.

La figure 6 représente un autre mode de réalisation de l'invention dans lequel seul les roues 6 des essieux supplémentaires 3 et 4 sont munies de chenilles 5 pour une utilisation sur sol meuble ou comme véhicule amphibie, ces essieux pouvant être relevés ensemble avec les chenilles pour une utilisation sur sol ferme comme véhicule classique. Dans ce mode de réalisation, la direction du véhicule peut s'effectuer au moyen du train avant avec action de freinage éventuelle sur l'une ou l'autre chenille.

La figure 7 représente un mode de réalisation analogue à celui de la figure 6, sans chenille, les roues 6 des essieux supplémentaires 3 et 4 pouvant être abaissées et relevées en cas de besoin, et être freinées individuellement pour une assistance éventuelle à la direction.

Conformément à une autre caractéristique de l'invention, représentée dans les figures 3 et 4, les roues 6 peuvent également être disposées sous le châssis du véhicule, de manière à surélever ce dernier et à obtenir une voie étroite, ainsi que pour obtenir, en cas d'utilisation amphibie, une surélévation de l'habitacle par rapport à la ligne de flottaison.

Pour les évolutions sur l'eau, il peut être prévu d'équiper le véhicule d'un puits de fixation d'un moteur hors-bord, ou encore d'un arbre à hélice.

Les figures 9 et 10 représentent une variante de réalisation de l'invention, dans laquelle les essieux supplémentaires 22 et 25 constituent avec deux longerons 23 un faux-châssis, qui peut être fixé de manière démontable sous le châssis 24 (représenté en traits mixtes fins). Sur les extrémités de ce faux-châssis sont montés les essieux 25 dont les axes sont plus hauts que ceux des essieux 22 et dont l'un au moins est pourvu de barbotins 26 entraînés avec démultiplication par la roue motrice correspondante 28 du véhicule par l'intermédiaire d'un embrayage 28' et d'un jeu de roues à chaînes 29 et de chaînes 30, l'axe des roues de renvoi coïncidant avec celui de l'essieu de la roue motrice 28, de telle sorte que le débattement de la roue motrice ne modifie pas la tension des chaînes. L'entraînement pourrait également être effectué au moyen de poulies et de courroies, ou de renvois d'angle avec arbre télescopique, ou directement par un moteur indépendant électrique, pneumatique ou hydraulique pour chaque barbotin 26.

Les roues 27 des essieux 22 sont à suspension indépendante, et les essieux 22 peuvent être pivotés en positions d'utilisation et de non-utilisation sur le faux-châssis par un dispositif de basculement verrouillable connu en soi.

En position d'utilisation tout-terrain chenillée, la chenille 31, s'étendant sur les roues 27 et sur les barbotins 26, est tendue par lesdites roues 27, et elle présente une section longitudinale trapézoïdale permettant une meilleure pénétration dans la neige profonde ou sur sol très meuble, ainsi qu'un débattement indépendant de chaque roue, permettant au brin inférieur de la chenille d'épouser le relief du terrain. En outre, dans cette position, la partie supérieure de la chenille 31 est soutenue par des supports longitudinaux de glissement 32. Ces supports 32 présentent, entre deux essieux 22 un espace permettant le passage du mou 33 de la chenille 31 en position relevée de cette dernière (en traits fins dans la figure 9). De plus, pour le cas d'utilisation en véhicule amphibie, les supports 32 servent à la fixation des flotteurs.

Pour rattraper le mou en position de non-utilisation des chenilles, il est prévu, conformément à l'invention, un dispositif 34 d'appui sur les chenilles par le haut entre deux roues 27, tel qu'un vérin, coopérant avec des taquets 35 de maintien de la chenille, ces taquets pouvant être commandés manuellement ou par vérins, et un dispositif annexe de rattrapage de mou, tel qu'un élément élastique 36, ou un tendeur mécanique, peut encore être fixé entre les brins des chenilles 31.

Les essieux 25 sont fixés de manière démontable sur le faux-châssis, avec un dispositif de tension permettant de règler la tension de la chaîne de transmission 30, et de la chenille 31.

En position de non-utilisation, une ou deux encoches 37 pratiquées dans les chenilles 31 permettent la libre orientation des roues de direction, et ces encoches peuvent être réglées en position grâce à deux repères 38 matérialisés sur la face intérieure de chaque chenille, et qui doivent être mis en correspondance au niveau du rattrapage du mou, ces repères pouvant être combinés avec des moyens d'accrochage de l'élément 36, ou analogue.

Conformément à une variante de réalisation de l'invention, pour une utilisation en tout-terrain non chenillé, c'est-à-dire les chenilles 31 étant démontées, les roues 27 sont entraînées par l'intermédiaire d'un embrayage 39 et d'un jeu de roues à chaînes jumelées 40 dont l'une est commandée par un jeu de chaînes 41 entraînées par l'intermédiaire de l'embrayage 39 par l'arbre moteur, et l'autre est reliée par une chaîne 42 à une roue à chaîne 43 solidaire de la roue 27, les chaînes 41 étant tendues au moyen de tendeurs 44, et le débattement des roues intermédiaires 27 restant totalement indépendant (figure 9).

Selon une autre caractéristique de l'invention, l'essieu 25 des barbotins 26 formant l'arbre moteur est avantageusement muni de freins 45 à disque ou à tambour pouvant être actionnés séparément, à partir du poste de pilotage, permettant de réaliser la direction du véhicule en configuration tout-terrain, et servant de frein de sécurité en cas de rupture de la chaîne cinématique d'entraînement.

Conformément à une autre caractéristique de l'invention, les moyeux des roues supplémentaires 27 et les moyeux des barbotins 26 peuvent être équipés de roues multiples ou de roues à bandage très large pour augmenter la surface de contact au sol, ou pour augmenter la flottabilité et la propulsion sur l'eau.

Grâce à l'invention, il est possible de réaliser un véhicule polyvalent pouvant être utilisé de manière continue quelles que soient les conditions de terrain par simple relevage ou abaissement des roues supplémentaires, et/ou gonflage ou dégonflage des éléments gonflables, et/ou adjonction ou démontage de différents organes accessoires.

En outre, il est possible de réaliser un tel véhicule par adjonction des organes accessoires, tels que essieux supplémentaires, chenilles, éléments gonflables et éléments de transmission annexes, à l'infrastructure d'un véhicule automobile classique, en particulier par simple adaptation du faux-châssis sous le châssis existant sans modification de la superstructure existante.

Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits et représentés aux dessins annexés. Des modifications restent possibles, notamment du point de vue de la constitution des divers éléments, ou par substitution d'équivalents techniques, sans sortir pour autant du domaine de protection de l'invention.