Procédé permettant la modification de la composition chimique de la face interne d'un fût, et machine mettant en oeuvre un tel procédé

La présente invention concerne un procédé permettant la modification de la composition chimique de la face interne d'un fût, et une machine permettant la mise en oeuvre d'un tel procédé.

Ce procédé, appelé communément et ci-après "bousinage", consiste en une chauffe et une humidification de la face interne de la coque des fûts, destinées à modifier par effet thermique la composition chimique des zones superficielles du bois et générer des arômes particuliers, qui seront extraits par les vins ou les alcools.

Un procédé de bousinage classique consiste à chauffer l'intérieur des fûts en y introduisant un foyer, à bois par exemple, et à humidifier la face interne du fût en frottant cette face interne à l'aide d'un chiffon humide.

Ce procédé ne permet pas de bien maîtriser l'opération de bousinage et les arômes ne seront pas bien définis et pas reproductibles d'un fût à l'autre.

La présente invention a pour but de maîtriser parfaitement l'opération de bousinage par un contrôle continu des différents paramètres de chauffe et d'humidification.

La présente invention permet ainsi d'obtenir exactement les arômes souhaités, de manière parfaitement reproductible d'un fût à l'autre et/ou d'une commande à l'autre pour un même client.

La présente invention a pour objet un procédé permettant la modification de la composition chimique de la face interne d'un fût, qui consiste à chauffer et à humidifier la face interne de la coque de ce fût.

Selon l'invention, le procédé consiste à chauffer et à humidifier alternativement, selon une puissance de chauffe et un débit de liquide déterminés, et pendant un temps déterminé, le chauffage étant réparti sur toute la hauteur de la coque.

Selon une caractéristique de l'invention, le procédé consiste à faire tourner la coque autour de son axe principal, afin d'assurer un bousinage uniforme sur toute la périphérie.

La présente invention a également pour objet une machine permettant la modification de la composition chimique de la face interne d'un fût.

Selon l'invention, elle comporte un support sur lequel la coque du fût repose verticalement, des moyens de chauffe et des moyens d'humidification déplaçables verticalement, selon l'axe principal du fût.

Selon une autre caractéristique de l'invention, les moyens de chauffe sont constitués de résistances électriques situées à l'extérieur d'un corps central, et les moyens d'humidification sont constitués d'un tube d'arrivée de liquide traversant ce corps central, d'une vanne alimentant le tube et d'injecteurs placés à l'extrémité du tube. Les injecteurs sont situés en-dessous des résistances, afin de ne pas les arroser lors de la phase d'humidification.

Selon encore une autre caractéristique de l'invention, le corps central, les résistances et le tube d'arrivée de liquide sont solidaires d'une potence montée sur un coulisseau mobile actionné par des moyens mécaniques, et la coque du fût repose sur un support entraîné en rotation par un moto-réducteur.

Il est décrit ci-après, à titre d'exemple et en référence aux figures annexées, un procédé et une machine de bousinage selon l'invention.

• La figure 1 montre une machine selon l'invention,
• la figure 2 montre, en coupe selon II de la figure 1, des détails de cette machine.

Comme cela est représenté dans la figure 1, la machine de bousinage 10 comporte un bâti 11 recevant à sa partie basse un plateau tournant 12, sur lequel repose la coque d'un fût 1. La coque est maintenue sur le plateau à l'aide de cales 13 et ce plateau est entraîné en rotation par un moto-réducteur 14.

La machine comporte en outre une potence 15 fixée sur un coulisseau 16 déplaçable verticalement le long du bâti 11, à l'aide d'un vérin sans tige non représenté, mais bien entendu, ce coulisseau peut être entraîné par tout moyen mécanique approprié, tel que, par exemple, un treuil, une vis sans fin, etc.

La potence 15 porte un flasque 17 sur lequel est fixé un corps central creux 18, en fibre céramique moulée par exemple. Autour de ce corps central 18 sont réparties uniformément douze résistances 19, comme cela est visible dans la figure 2. Un tube central 20 traverse le corps 18 sur toute sa hauteur et ce tube est alimenté en liquide d'humidification, tel que de l'eau, par une vanne 21. Ce tube comporte à son extrémité inférieure quatre injecteurs 22, comme cela est visible en figure 2. Ces injecteurs sont placés en-dessous des résistances pour ne pas arroser celles-ci lors de la phase d'humidification. Afin d'assurer, selon des cycles bien déterminés, une rotation du plateau 12, un déplacement vertical de la potence 15, un déclenchement et un contrôle de la puissance de chauffe, et enfin un déclenchement de l'arrivée d'eau, le moto-réducteur 14, le moyen d'entraînement du coulisseau 16, et les commandes des résistances et de la vanne 21, sont commandés par un automate programmable.

Une telle machine fonctionne de la manière suivante :

• on affiche les différents paramètres en fonction du bousinage à obtenir (puissance et temps de chauffe, quantité d'eau et temps d'humidification, nombre de cycles, ...);
• on positionne la coque du fût sur le plateau (ceci peut également être réalisé par une machine automatique);
• et la machine effectue automatiquement les opérations suivantes :

  • . mise en rotation du plateau;
  • . premier cycle :

    • abaissement de la potence;
    • chauffe;
    • coupure de la chauffe;
    • relevage de la potence et simultanément humidification;

  • . deuxième cycle :

    • abaissement de la potence;
    • chauffe;
    • coupure de la chauffe;
    • relevage et humidification;

  • . dernier cycle :

    • abaissement de la potence;
    • chauffe;
    • coupure de la chauffe;
    • relevage sans humidification;

  • . arrêt du plateau;
  • . sortie du fût.

Bien entendu, la phase d'humidification peut être réalisée au moment de l'abaissement de la potence, et, dans ce cas, il y aurait absence d'humidification lors de la première descente car il est préférable de démarrer un cycle par une phase de chauffe. La dernière phase du dernier cycle serait une chauffe, car il est aussi préférable de terminer un cycle par une phase de chauffe.