PROCEDE DE FABRICATION D'UNE BARRIQUE EN BOIS, KIT POUR BARRIQUE, BARRIQUE OBTENUE

PROCEDE DE FABRICATION D'UNE BARRIQUE EN BOIS, KIT POUR BARRIQUE, BARRIQUE OBTENUE

La présente invention concerne un procédé de fabrication d'une barrique en bois, notamment une barrique pour le vin.

L'invention couvre aussi le kit pour fabriquer cette barrique ainsi que la barrique obtenue.

Dans le domaine des alcools et spiritueux, plus particulièrement dans le vin, les contenants avant mise en bouteille durant la phase d'élevage sont des barriques en bois généralement en chêne massif.

On entend par le terme "barrique" toute la futaille incluant fût, tonneau, foudre, cuve et plus généralement tous les contenants analogues constitués de douelles en bois.

En effet, durant la phase d'élevage, il se produit des échanges entre le vin et le bois, plus particulièrement la surface de ce bois, ce qui confère des qualités gustatives au vin, associées aux qualités intrinsèques du vin.

Les bois sont choisis eux-mêmes en fonction de leur propension à conférer tel ou tel goût d'où le nom de bois noble pour le vin et non pour l'ébénisterie.

Dès lors, on comprend que le prix d'une telle barrique est très élevé quand on en connaît ensuite les modalités de réalisation.

En effet, une barrique est composée de douelles issues de merrains débités dans des pièces de chêne, dans le sens du fil du bois et exemptes de défaut. Ces merrains ont des dimensions variables pour optimiser le rendement du débit de bois. Ces merrαins ont des largeurs différentes, ils sont ensuite usinés sur les bords tant en chanfrein qu'en courbure longitudinale, appariés de sorte que la barrique finale ait la forme recherchée.

Les douelles sont assemblées par cerclage partiel, chauffées par l'intérieur pour travailler encore les qualités de transfert et les goûts à conférer et pour faciliter la mise en forme, puis cerclées définitivement, ceci en positionnant les fonds.

Ainsi, pour monter de telles barriques, il convient impérativement de disposer d'une structure industrielle complète ne serait-ce que pour disposer d'un choix statistique de douelles.

De plus, on sait également que les échanges vin/bois interviennent sur une très faible profondeur si bien que la majeure partie du bois de chêne ne profite pas au vin.

Le chêne pousse très lentement et on trouve de moins en moins de chênes de taille et de qualité adaptées, avec peu ou pas de défauts, pour permettre une exploitation à l'obtention de merrains.

Les barriques sont soit reconditionnées pour un réemploi et de nombreuses techniques existent à cet effet, soit elles sont remplacées.

Le coût du renouvellement d'un parc de barriques, même partiellement, est important.

Certains producteurs réalisent même la vinification en barriques. Aussi, la fermentation de la vendange est effectuée en barriques.

De fait, la demande en barriques augmente fortement.

On constate aussi que le lieu de fabrication des barriques n'est pas nécessairement proche du lieu d'utilisation, voire dans certains cas, les distances sont très importantes.

Il faut donc ajouter le coût du transport d'une barrique montée dont le volume est important comparé à celui du bois qui la constitue. Toutes ces contraintes ont conduit à la présente invention qui pallie ces problèmes en proposant un procédé industriel de réalisation de barrique, qui autorise la présentation, la commercialisation, le transport en kit avec un montage différé.

A cet effet, selon une première caractéristique de l'invention, le procédé de fabrication selon l'invention d'une barrique en bois, notamment une barrique pour le vin, comprenant des douelles, des cerclages, un fond supérieur et un fond inférieur, se caractérise en ce qu'il comprend les étapes suivantes :

- réalisation de chaque douelle, de mêmes dimensions, à plat à partir d'au moins deux lames de bois/ un bois I noble pour la lame intérieure et un bois II moins noble pour la lame extérieure, les deux lames étant assemblées de sorte à former une douelle monolithique,

- formage de chaque douelle par pressage à chaud, et

- montage des fonds, des douelles identiques par juxtaposition et mise en place des cerclages de maintien.

L'invention est maintenant décrite en détail suivant un mode de réalisation particulier, non limitatif. Des dessins sont annexés pour illustrer la description et les différentes figures représentent :

- figure 1 : une vue en perspective d'une barrique obtenue selon l'invention,

- figure 2 : une vue en perspective d'une des douelles composant la barrique,

- figure 3 : une vue en coupe transversale de la douelle de la figure 2, et

- figure 4 : une vue du kit selon l'invention pour la réalisation d'une barrique.

Sur la figure 1, on a représenté une barrique 10 comportant des douelles 12, des cerclages 14 de ces douelles, un fond 16 supérieur, un fond 18 inférieur. On constate que les douelles 12 présentent la même géométrie et sont strictement identiques, contrairement aux douelles de l'art antérieur. Chaque douelle 12 comprend de façon connue des extrémités 20 portant des biseaux vers l'intérieur et deux gorges 22 destinées à recevoir le profil conjugué des bords 24 périphérique des deux fonds 16 et 18, visibles figure 4.

Les bords 26 longitudinaux sont aussi usinés pour réaliser un plan de joint radial adapté puisque la surface finale est courbe, voir figures 2 et 3.

De même, ces bords 26 longitudinaux sont courbes dans le sens longitudinal, la largeur de la douelle étant plus grande au milieu qu'aux deux extrémités.

Les dimensions de toutes les douelles étant toutes identiques, il suffit de déterminer le nombre de douelles et de diviser les dimensions de la barrique d'une géométrie donnée par le nombre de douelles.

Par exemple on peut retenir 27 douelles, pour une barrique de 225 litres qui donnent des dimensions de douelles de 80 mm de large au plus large et de 65 mm aux extrémités. La longueur est de 950 mm.

Selon l'invention, le procédé retenu pour la fabrication des douelles nécessaires selon la présente invention est maintenant décrit.

Des lames de bois I noble tel que du bois de chêne sont découpées aux dimensions à plat, adaptées pour former la douelle de profil recherché une fois en forme, comme indiqué ultérieurement.

Des lames de bois II moins noble pour le vin, et/ou plus courant, et/ou peu cher, et/ou plus disponible sur le marché tel que du bois de frêne, de hêtre ou du chêne de second choix, sont également découpées aux dimensions à plat nécessaires.

Les deux lames sont assemblées plus particulièrement par collage à l'aide d'un liant acceptable dans le domaine alimentaire pour reconstituer une épaisseur de lame sensiblement identique à celle d'un merrain.

Les deux lames ainsi intimement liées sont placées dans un moule du profil de la douelle recherchée. Le moule est chauffé en même temps que la pression de fermeture est appliquée. La douelle plane devient une portion de barrique, courbe dans les deux directions.

Le liant a polymérisé et les deux lames de bois différents forment une douelle courbe monolithique. La face intérieure en bois noble I de chêne est bien celle qui sera en contact ultérieurement avec le vin.

Cette opération de formage par pressage à chaud est extrêmement rapide comparée à celle du formage avec un brûlot comme dans l'art antérieur.

On note que le liant n'est pas en contact avec le vin mais par précaution, il est compatible avec les normes alimentaires, ce qui évite tout risque.

Les qualités organoleptiques finales sont strictement les mêmes que celles d'une douelle en bois massif qui aurait été réalisée dans le même bois I noble. La quantité de bois nécessaire serait par contre sensiblement le double.

Un autre des intérêts d'une douelle composite réside dans sa mise en forme permanente. Une douelle en bois massif usiné doit être mise en forme et montée rapidement car la mémoire du bois massif la ramènerait plane. C'est la raison du montage à chaud des douelles et du cerclage immédiat pour les maintenir en forme et constituer la barrique.

Les usinages nécessaires des bords 26 longitudinaux, des biseaux d'extrémités

20 et des gorges 22 peuvent être réalisés préalablement à la mise en forme mais préférentiellement postérieurement.

Les douelles obtenues, toutes identiques sont ensuite assemblées, le moment venu, au moyen des cercles 14 métalliques, au moins un fond étant également mis en place.

On constate que les douelles peuvent être montées sans étape de chauffe, à froid et très rapidement en quelques minutes.

C'est ce qui permet de présenter, de commercialiser, de transporter, de stocker un kit de barrique tel que représenté sur la figure 4. Ce kit comprend deux fonds

16, 18, des cerclages 14 de diamètre adapté, des douelles 12 formées, de profils identiques, de mêmes dimensions, en nombre adapté pour former ladite barrique. Les douelles 12 formées peuvent être empilées, les fonds 16 et 18 superposés et les cercles 14 emboîtés, si bien que le volume de la barrique en kit est réduit au seul volume de ses composants.

L'utilisateur peut ainsi monter la barrique livrée en kit à tout moment et très rapidement. Si l'utilisateur le souhaite, il peut porter les cercles métalliques légèrement en température pour assurer une dilatation juste avant le montage, le rétreint lors du refroidissement assurant un serrage radial très efficace des douelles assemblées.

Ainsi qu'indiqué en préambule, l'étape de chauffe dite aussi "bousinage", de l'art antérieur permet la conformation des douelles et le montage d'une barrique mais permet aussi d'exhaler certains paramètres aromatiques, de les modifier, de les renforcer.

On sait aussi que la reproductibilité est difficile car les brûlots qui chauffent ne délivrent pas une chauffe régulière. Il y a donc un très grand savoir-faire qui, en plus, se perd au fil du temps, rendant plus difficile encore la production de barriques.

Dans le cas de la présente invention, la chauffe aromatique ou "bousinage" peut- être réalisée du côté du bois I de chêne, en amont ou en aval du formage, par une chauffe à la flamme de chaque douelle ou par tout autre moyen tel qu'une chauffe avec des infrarouges.

Cette chauffe aromatique est alors parfaitement contrôlée et reproductible. Ainsi, toutes les barriques sont identiques et la production peut être réalisée industriellement, avec une qualité constante.

L'utilisateur dispose, après montage, d'une barrique finie ne nécessitant pas de ponçage avec enlèvement de matière.

Les barriques de l'art antérieur nécessitent toujours un ponçage avec enlèvement de matière, pour rattraper les irrégularités dues aux douelles de profils différents ne pouvant pas conférer une surface extérieure jointive satisfaisante.

On note aussi la possibilité de réparer une barrique car les douelles sont interchangeables puisque identiques. Il suffit donc de disposer de quelques douelles de rechange pour procéder à la réparation d'une barrique ayant subi des dégradations ce qui est un avantage supplémentaire.

Les douelles de rechange peuvent être stockées puisqu'elles conservent la forme donnée, au cours du temps.

Le procédé selon l'invention permet de réaliser différentes capacités en modifiant le nombre de douelles. Il suffit d'adapter les moules et contre moules et corriger très légèrement l'usinage des bords longitudinaux.