Accordéon

La présente invention concerne un accordéon perfectionné.

On sait que les accordéons sont des instruments de musique comportant un soufflet raccordé, à chacune de ses extrémités, à une carcasse rigide pourvue d'un clavier de touches ou boutons accessibles à l'extérieur de la ladite carcasse, à l'intérieur de laquelle est installé un dispositif musical comprenant notamment une caisse de raisonnance, des anches, des clapets et des orifices ou canaux de passage d'air.

L'un des côtés de l'accordéon est aménagé pour la production des notes aigües, tandis que l'autre côté est agencé pour la production des notes graves ou dites "basses".

Si l'on considère que la majorité des individus sont droitiers, le clavier de notes aigües est généralement prévu pour être actionné par la main droite, alors que le clavier des notes graves ou basses est destiné à être manié par la main gauche.

D'autre part, les mouvements d'ouverture ou de fermeture du soufflet sont toujours réalisés à l'aide de la main dont on se sert pour actionner les basses, de sorte qu'en partant du postulat ci-dessus, ces mouvements sont généralement exécutés à l'aide de la main gauche.

Pour permettre ces mouvements, la carcasse ou caisse du dispositif de basses est munie d'une courroie souple exécutée en cuir ou autre matériau, permettant le passage de la main entre la surface interne de ladite courroie et la plaque d'extrémité plane ou capot de ladite caisse.

Cette courroie souple qui relie les extrémités de la face terminale de la caisse des basses en considérant l'axe longitudinal de cette face terminale, prend automatiquement, lors de l'utilisation de l'accordéon, une forme courbe ou arquée. Dans ces conditions, l'espace permettant le passage de la main et délimité par la surface interne de la courroie et le capot plat du dispositif de basses, présente approximativement la forme d'un segment de cercle (figure 1). On conçoit que la distance qui sépare les parties extrêmes de la courroie du capot plat est beaucoup plus réduite que celle qui sépare ce dernier de la partie centrale de ladite courroie. Dans ces conditions, la restriction de l'espace disponible pour le passage de la main aux extrémités de l'ouverture en forme de segment circulaire, constitue une entrave à la liberté de mouvement de la main, laquelle empêche l'utilisation optimale du clavier des basses.

L'invention a notamment pour objet de remédier à cet inconvénient.

Selon l'invention, cet objectif est atteint par un agencement ou conformation de la partie extrême du dispositif des basses, suivant lequel un espace de largeur constante ou approximativement constante, se trouve ménagé entre la surface interne de la courroie ou bride et la plaque d'extrémité ou capot de la caisse dudit dispositif, sur la totalité ou la quasi totalité de la longueur dudit espace.

Selon une importante disposition caractéristique de l'invention, la plaque d'extrémité ou capot du dispositif des basses présente, dans la direction longitudinale, une portion centrale bombée disposée entre deux portions concaves.

Selon une autre disposition caractéristique de l'invention, la bride de tirage du dispositif des basses est constituée par une barre rigide disposée parallèlement à la plaque d'extrémité ou capot et à distance de celui-ci cette barre étant reliée, à ses extrémités, à la carcasse ou caisse du dispositif des basses par des branches rigides orientées perpendiculairement à ladite barre.

Grâce aux dispositions caractéristiques susmentionnées, la main du joueur d'accordéon peut se déplacer sans aucune gêne dans le passage délimité par la courroie ou bride du dispositif des basses, en permettant de la sorte la meilleure utilisation possible du clavier de ces dernières.

Les buts, caractéristiques et avantages ci-dessus, et d'autres encore, ressortiront mieux de la description qui suit et des dessins annexés dans lesquels :

La figure 1 est une vue de face de la partie d'un accordéon comportant le dispositif des basses et agencée de manière classique.

La figure 2 est une vue de face partielle analogue à la figure 1 et montrant un premier exemple de réalisation de l'accordéon perfectionné selon l'invention.

La figure 3 est une vue de face de la plaque d'extrémité ou capot du dispositif des basses, conformée selon l'invention.

La figure 4 est une vue en coupe longitudinale selon la ligne 4-4 de la figure 3.

La figure 5 est une vue en coupe transversale suivant la ligne 5-5 de la figure 3.

La figure 6 est une vue en coupe transversale suivant l'une des lignes 6-6 ou 6'-6' de la figure 3.

La figure 7 est une vue de face partielle analogue à la figure 1 et montrant un deuxième exemple de réalisation de l'accordéon perfectionné selon l'invention.

La figure 8 est une vue de face, avec arrachement partiel, de l'une des branches à longueur réglable, de la bride rigide équipant le dispositif des basses.

La figure 9 est une vue en coupe transversale selon la ligne 9-9 de la figure 8.

La figure 10 est une vue de face, avec arrachement partiel, montrant les moyens de réglage de la longueur de la barre de la bride.

La figure 11 est une vue en coupe suivant la ligne 11-11 de la figure 10.

La figure 12 est une vue de face partielle, analogue à la figure 1 et montrant un troisième mode de réalisation de l'accordéon selon l'invention ; sur cette figure le clavier des basses est représenté en deux demi-parties pour montrer deux possibilités d'implantation des touches ou boutons sur ledit clavier.

On se reporte auxdits dessins pour décrire des exemples de réalisation intéressants, quoique nullement limitatifs, de l'accordéon perfectionné selon l'invention.

Selon le mode d'exécution illustré aux figures 2 à 6, le dispositif des basses 1 est équipé, d'une manière classique, d'une courroie souple 2 fixée, par l'intermédiaire de ses extrémités, à la carcasse ou caisse rigide 3 dudit dispositif.

Le côté extrême de la caisse rigide 3 est fermé par une plaque d'extrémité ou capot 4 et, selon une importante caractéristique de l'invention, ce capot présente, dans le sens de sa longueur, une portion centrale bombée 5 se raccordant à des portions concaves 6 disposées de chaque côté de ladite portion centrale.

Comme le montre la figure 2, cette conformation ergonomique du capot 4 permet de réserver un espace 7 de largeur L constante ou sensiblement constante entre la surface interne S1 de la courroie 2 et la surface externe S2 dudit capot 4, d'une extrémité à l'autre de ceux-ci.

La main du joueur d'accordéon peut se déplacer sans aucune gêne dans cet espace et les doigts ont accès aux différentes touches ou boutons du clavier des basses 8, dans les meilleures conditions possibles.

La plaque ergonomique 4 peut être aisément réalisée par emboutissage en tout métal convenable et dotée d'un revêtement protecteur et/ou décoratif approprié. Elle peut, par exemple, être réalisée au moyen d'une tôle emboutie et émaillée. Elle peut aussi, toutefois, être exécutée en tous matériaux rigides tels que, par exemple, matières plastiques rigides, bois, fibre de verre, composites lamellaires, etc.

La plaque ergonomique 4 selon l'invention peut être fixée de manière amovible sur la caisse 3, par exemple par vissage. Elle peut donc comporter, à cet effet, des trous 9 pour le passage des tiges des vis, au voisinage de sa périphérie et, notamment, dans chacun de ses angles.

Selon le mode d'exécution représenté aux figures 8 à 11, la courroie souple traditionnelle équipant le dispositif des basses, est remplacée par une bride rigide en forme de pont. Cette bride comporte une barre rigide 11 disposée parallèlement à la plaque d'extrémité ou capot 4' du dispositif des basses, et elle est rattachée aux cotés transversaux opposés de la caisse ou carcasse 3 de ce dispositif par l'intermédiaire de ses extrémités et de branches 12 orientées perpendiculairement à ladite barre 11. De manière préférée, selon ce mode de réalisation, la barre rigide 11 est droite tandis que le capot 4' est plat.

On comprend que, de la sorte, un espace 7' de largeur L sensiblement égale, sur la totalité ou quasi totalité de sa longueur se trouve ménagé entre la surface interne S1 de la barre rigide et droite 11 et la surface externe plane S2 de la plaque d'extrémité ou capot 4'.

Des moyens permettent de régler la largeur de l'espace 7', en fonction de la main du joueur.

Selon le mode d'exécution représenté, ces moyens permettent de régler la position de la barre rigide et droite 11, par rapport à la surface plane du capot 4'.

Dans ce but, les branches 12 sont montées avec une aptitude de coulissement à l'intérieur des côtés transversaux 3a de la caisse 3 et des moyens de réglage permettant de régler la longueur de la partie émergente desdites branches. De manière avantageuse, ces moyens de réglage sont constitués par un système vis-écrou. Ce système vis-écrou comprend une vis mobile en rotation et immobilisée en translation et un écrou immobilisé en rotation et, de préférence et de façon avantageuse, mobile en translation.

Chaque branche 12 est, par exemple, constituée par une pièce en forme de fourchette comportant deux barrettes 13 rigidement assemblées, respectivement à leur extrémité externe et au voisinage de leur extrémité externe, par des entretoises 14, 15 entre lesquelles se trouve ménagée une petite fenêtre 16, et qui seront désignées par les expressions "entretoise supérieure 14" et "entretoise inférieure 15" dans la suite de la description.

A l'intérieur de la fenêtre 16 et perpendiculairement à celle-ci, est montée la tête moletée 17a d'une vis 17 dont la tige 17b traverse un trou ménagé dans l'entretoise inférieure 15 et dont l'axe est parallèle aux barrettes 13. La tête moletée 17a de la vis 17 se trouve ainsi immobilisée en translation entre les entretoises supérieure 14 et inférieure 15 et elle est mobile en rotation. D'autre part, la tige 17b de la vis 17 se trouve disposée entre les barrettes 13.

Chaque branche 12 ainsi agencée est montée avec une aptitude de coulissement dans un boîtier 18 fixé par vissage ou autrement dans ou contre les côtés transversaux 3a de la caisse 3.

Ce boîtier comporte trois compartiments allongés et parallèles soit deux compartiments latéraux 19 ouverts au moins à leur extrémité supérieure et dans lesquels sont logées les barrettes 13 avec une latitude de coulissement longitudinal, et un compartiment central 20 lequel est au moins fermé à son extrémité supérieure par une cloison 21 pourvue d'un trou central pour le passage de la tige 17b de la vis 17.

Dans le logement central 20 est logé un écrou 22 dans lequel se visse la tige filetée 17b de la vis 17. Cet écrou 22 se trouve immobilisé en rotation par les parois du logement 20 et il est, de préférence et de manière avantageuse, mobile en translation axiale.

On comprend qu'en imprimant un mouvement de rotation à la tête moletée 17a de la vis 17, on modifie la position de l'écrou 22, à l'intérieur du logement 20, notamment par rapport à la cloison 21, de sorte que suivant la position dudit écrou, il est possible de dégager ou d'extraire du boîtier 18 une longueur de branche 12 plus ou moins longue, ce qui permet de régler la position de la barre 11 par rapport au capot 4' et aux rangées de touches ou boutons du clavier des basses 8. En effet, la longueur de la partie émergente des branches 12 par rapport à la sortie du logement est déterminée et limitée par l'écrou 22 qui, en fin de course d'extraction vient buter contre la cloison 21.

Pour faciliter ce réglage, l'une au moins des barrettes 13 peut comporter une graduation G sur l'une de ses faces.

On comprend aussi que lorsque le joueur désire ranger son instrument, il peut repousser la barre rigide 11 en direction du capot 4' de façon à la plaquer contre ledit capot. En effet, ce mouvement est autorisé par le coulissement axial possible de l'écrou 22 dans son logement 20.

De manière avantageuse, la barre 11 de la bride rigide, a une longueur réglable.

Les moyens autorisant ce réglage comprennent, par exemple, d'une part une fourchette 23 solidaire de l'extrémité externe d'au moins l'une des branches 12 et, d'autre part, des rainures longitudinales 24 ménagées dans les côtés de la barre 11 et dans lesquelles sont logées, avec une aptitude de coulissement longitudinal, les branches 23a de ladite fourchette.

Le sommet de la fourchette 23 peut être constitué par l'entretoise supérieure 14 des moyens de réglage de la longueur des branches 12 précédemment décrits.

La bride rigide 11-12 peut être exécutée dans tous matériaux convenables tels que métal ou matières plastiques. La barre rigide peut être dotée d'un revêtement ou habillage en cuir ou simili-cuir, afin de rendre son contact plus doux.

Selon le mode d'exécution illustré à la figure 12, la portion terminale 3b des parois longitudinales opposées 3c de la caisse ou carcasse 3 du dispositif des basses 1, présente un bord courbe convexe 3d et, la paroi d'extrémité ou capot 4" fixée sur cette portion terminale présente aussi un profil courbe convexe, dans le sens longitudinal. On obtient ainsi un espace L" de largeur constante ou approximativement constante entre la surface interne S1 de la courroie ou bride 2 (laquelle peut être souple ou rigide et arquée) et la surface externe S2 de la paroi d'extrémité 4", d'une extrémité à l'autre de ceux-ci.

Selon ce mode d'exécution, les touches ou boutons du clavier des basses peuvent être disposées, de manière classique, en alignements rectilignes et en quinconce, comme le montre la demi-partie supérieure 8' du clavier des basses illustré à la figure 12.

Cependant, de manière avantageuse, les touches ou boutons du clavier des basses peuvent être disposées, de préférence, en quinconce, sur des arcs de cercle parallèles eux-mêmes parallèles à la paroi terminale ou capot arqué 4", comme le montre la demi-partie inférieure du clavier des basses 8" représenté à la figure 12.

Cette disposition permet de ménager une distance constante D1, D2, etc. entre la surface interne S1 de la courroie ou bride 2 (laquelle peut être souple ou rigide et arquée) et les différents arcs de cercles S3, S4, etc. sur lesquels sont placées les touches des basses. Cet agencement du dispositif des basses permet une virtuosité maximale de la main gauche et favorise l'exécution de tous les morceaux classiques du répertoire.