DISPOSITIF POUR LE TRANSPORT D UNE ARME LOURDE DE TYPE MORTI ER AVEC UN V HICULE L GER TOUT TERRAIN

L'invention concerne les techniques de transport d'arme autonome du type artillerie, telle que canon ou mortier. Elle permet notamment de transporter une arme lourde sur le plateau arrière d'un véhicule léger tout terrain.

Le document EP 0 179 753 décrit une interface entre un véhicule et une arme autoportée selon le préambule de la revendication 1.

Une technique consiste à tracter l'arme derrière un véhicule, l'arme étant portée par un train de roues, et formant un attelage relié au véhicule. Sur les sols meubles, en particulier lors des marches arrières, l'attelage risque de s'enliser. Ceci réduit la mobilité du véhicule. De plus, il est nécessaire d'effectuer des manoeuvres pour relier l'attelage au véhicule, ce qui réduit la capacité de réaction.

Une autre technique consiste à fixer l'arme à demeure directement sur le véhicule, par exemple sur son plateau arrière. Cette technique permet d'augmenter la mobilité et la capacité de réaction. Cependant, lors de tirs, le véhicule est soumis à de fortes sollicitations dues au départ des projectiles. Il est nécessaire de dimensionner un tel véhicule afin de résister aux efforts engendrés par le recul de l'arme.

Un but de l'invention est de transporter une arme sans les inconvénients précités, c'est à dire avec une meilleure mobilité et capacité de réaction qu'une arme tractée, et sans transmettre les sollicitations au départ d'un projectile.

A cet effet, l'invention est telle qu'énoncée dans la revendication 1.

La structure rétractable dans la position détendue permet d'éloigner l'arme du véhicule tout en conservant un lien avec celui-ci. Le tir se fait à terre, ce qui permet d'éviter de transmettre les sollicitations au départ du projectile. De plus, un débattement de l'arme par rapport au véhicule est possible. Ce débattement permet la sortie de batterie de l'arme sur des terrains au relief accidenté.

Lorsque l'arme doit être déplacée, on amène la structure rétractable dans sa position rétractée. La structure rétractable maintient un lien (tendu ou détendu) entre l'arme et le véhicule. Ce lien permet de rapprocher rapidement l'arme du véhicule. L'invention apporte ainsi une meilleure capacité de réaction qu'une arme tractée.

Une fois la structure rétractable rétractée, l'arme peut être manoeuvrée facilement pour être déposée sur le véhicule. La structure dans sa position rétractée permet un positionnement précis de l'arme sur le véhicule. Une fois l'arme placée sur le véhicule, l'invention apporte une mobilité améliorée par rapport à une arme tractée.

L'invention permet d'orienter librement l'axe de tir de l'arme. L'axe de tir n'est pas nécessairement figé par rapport à l'axe du véhicule, il peut tourner sur un certain secteur angulaire (limité au débattement ou à la mobilité du lien).

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée suivante présentée à titre d'illustration non limitative et faite en référence aux figures annexées, lesquelles représentent :

• la figure 1, un mortier standard destiné à être relié à une interface selon l'invention ;
• la figure 2, un véhicule tout terrain en vue de dessus, destiné à être utilisé comme véhicule de transport du mortier représenté sur la figure 1 ;
• les figures 3a à 3d un mortier relié à un véhicule tout terrain par l'intermédiaire d'une interface selon l'invention, en vue de côté, le mortier étant dans différentes positions par rapport au véhicule ;
• la figure 4a, un exemple d'interface selon l'invention, dans laquelle la structure rétractable est dans une position détendue ;
• la figure 4b, un détail de la figure 4a ;
• la figure 5a, l'interface de la figure 4a dans laquelle la structure rétractable est dans une position rétractée ;
• la figure 5b, un détail de la figure 5a ;
• la figure 6a, l'interface de la figure 4a, l'arme étant dételée du véhicule ;
• la figure 6b, un détail de la figure 6a.
• la figure 7a, une variante de réalisation d'une structure rétractable ;
• la figure 7b, un détail de la figure 7a.

On se réfère maintenant à la figure 1 sur laquelle est représenté un mortier standard. L'invention permet le transport de cette arme. Le mortier représenté est à tube canon rayé de diamètre 120mm. Bien entendu, l'invention s'applique au transport de tout type d'arme lourde. Le mortier comprend un tube canon 10 définissant un axe de tir. La base de ce tube est reliée par une liaison de type rotule à un socle 11, appelé encore plaque de base. Le mortier est porté par un train rouleur comprenant des roues 14, reliées par l'intermédiaire de bras 13 à un essieu 12. L'essieu 12 est relié au tube canon 10. Un système de pointage (pointage en hauteur, pointage en direction, correction du dévers), fixé au train rouleur, permet de régler la position de l'axe de tir lorsque les roues et le socle reposent à terre. Le mortier peut être tracté derrière un véhicule en fixant à l'extrémité libre du tube canon un anneau d'attelage (non représenté).

On se réfère maintenant à la figure 2 sur laquelle est représenté un véhicule tout terrain en vue de dessus. Ce véhicule est destiné à être utilisé comme véhicule de transport du mortier représenté sur la figure 1. L'invention permet d'utiliser un véhicule de série. Le véhicule représenté est un véhicule tout terrain modèle Hummer HMMWV M1097 A2. Bien entendu l'invention peut s'appliquer à d'autres véhicules tout terrain et aussi à des camions. Le véhicule 2 comporte un plateau arrière 21 suffisamment large pour y déposer le mortier 1.

On se réfère maintenant aux figures 3a à 3d sur lesquelles est représenté un mortier relié à un véhicule par l'intermédiaire d'une interface selon l'invention, en vue de côté, le mortier étant dans différentes positions par rapport au véhicule.

La figure 3a représente le mortier 1 lorsqu'il est porté par le plateau arrière 21 du véhicule 2. Dans cette position, le véhicule peut se déplacer. Le mortier peut être relié au véhicule par l'intermédiaire d'une grue 4, en position repliée sur cette figure.

On se réfère à la figure 3b. La grue 4 comprend un premier bras 40 dont une extrémité est montée mobile en rotation sur le plateau arrière 21. Le bras 40 est sensiblement parallèle à la surface du plateau arrière 21 lorsque la grue 4 est dans la position repliée (voir figure 3a). Le bras 40 peut être mis en mouvement par un premier vérin hydraulique 42 faisant partie intégrante de la grue 4. Le vérin 42 permet d'ouvrir l'angle entre le bras 40 et le plateau du véhicule. Le mouvement du premier bras 40 est représenté par une flèche F1. Ce mouvement permet d'amener le mortier 1 derrière du véhicule, au-dessus du sol mais sans contact avec le sol.

On se réfère à la figure 3c. La grue 4 comprend un second bras 41, monté mobile en rotation à l'extrémité libre du premier bras 40. L'angle entre les premier 40 et le second 41 bras est quasi nul lorsque la grue 4 est dans la position repliée (voir figure 3a). Le second bras 41 peut être mis en mouvement pas un second vérin hydraulique 43 faisant partie intégrante de la grue 4. Le vérin 43 permet d'ouvrir l'angle entre le premier 40 et le second 41 bras. Le mouvement du second bras 41 est représenté par une flèche F2. Ce mouvement permet d'échapper le socle 11 de l'arrière du véhicule, ce qui permet de mettre le socle dans la position appropriée (rotation) avant de déposer le mortier au sol. Le mouvement du second bras continue pour ouvrir au maximum l'angle entre les deux bras.

On se réfère aux figures 3b et 3c. On agit sur les deux vérins 42, 43 pour amener le mortier à la position où il va être déposé. Les roues sont toujours surélevées, c'est à dire sans contact avec le sol.

On se réfère maintenant aux figures 4a et 4b, qui représentent un exemple de structure rétractable dans une position détendue. Cette structure rétractable 3 relie le mortier 1 et la grue 4. Elle comprend selon un mode de réalisation avantageux, elle comprend un portique à fourche 30 fixé au second bras 41, un câble 32 placé à l'intérieur de chaque fourche du portique, et un treuil électrique 31 permettant d'enrouler les câbles. Dans la position détendue, les câbles sortent en partie du portique (câble mou). Cette position est représentée aussi sur la figure 3d.

Après avoir agit sur les vérins pour déposer le socle 11, on agit sur le treuil électrique autour duquel sont enroulés les deux câbles pour déposer les deux roues 14 sur le sol grâce à la liaison de type rotule entre le tube et le socle. Le véhicule peut alors s'éloigner du mortier, comme indiqué par la flèche F3 sur la figure 3d.

Ainsi, en utilisant l'interface décrite, la mise en batterie s'effectue par dépliage de la grue, échappement du mortier par éloignement du portique, rotation du socle, et dépose de l'arme au sol. Le pilotage peut s'effectuer par action manuelle sur un boîtier de commande classique.

La sortie de batterie s'effectue en effectuant les opérations inverses, c'est à dire par rapprochement maximum du véhicule par rapport au mortier (distance minimum entre le portique et l'essieu), puis rembobinage des câbles, repliage de la grue, et dépose du mortier sur le véhicule.

On peut obtenir une structure rétractable équivalente d'un point de vue fonctionnel à celle représentée figures 4a et 4b, en remplaçant le câble par tout autre élément flexible (sangle, corde en nylon, chaîne...) et le treuil électrique par tout autre organe de traction (vérin hydraulique, came mobile...). Quoiqu'il en soit, l'élément flexible relie le véhicule à l'arme (par l'intermédiaire de la grue dans cet exemple de réalisation), et l'organe de traction est agencé pour détendre et rétracter l'élément flexible.

On se réfère à la figure 4b qui représente un détail de la figure 4a. Selon un mode de réalisation préférentiel, la structure rétractable est munie d'éléments auto-centreurs. Les éléments auto-centreurs sont agencés pour entrer en coïncidence lorsque la structure 3 est rétractée. Ils assurent ainsi une fonction d'auto-centrage. On peut utiliser des formes complémentaires mâles et femelles destinées à s'emmancher (cônes, demi-sphères...). Les éléments auto-centreurs permettent de réaligner rapidement les organes entre eux, ce qui facilite la sortie de batterie.

Avantageusement, les éléments auto-centreurs sont configurés pour assurer aussi un maintien en position contre les forces tendant à cisailler le câble pendant le transport, la mise en batterie ou la sortie de batterie. Les éléments auto-centreurs permettent ainsi de protéger le câble. Les éléments auto-centreurs peuvent être par exemple un cône mâle 60 et un cône femelle 61, orientés de sorte que leurs axes soient sensiblement parallèles à la direction du câble lorsque celui-ci est sous tension.

Selon un mode de réalisation avantageux, un bridage (non représenté) est prévu pour arrimer mécaniquement les cônes entre eux. La fonction de ce bridage est d'éviter que les cônes se déchaussent une fois emmanchés. Il permet d'éviter de laisser le moteur du treuil en tension pendant le transport du mortier. Le bridage peut être formé par une goupille par exemple.

On se réfère à la figure 5a sur laquelle est représentée la structure rétractable de la figure 4a en position rétractée. Dans cette position, le câble est tendu dans le portique et les cônes sont emmanchés.

On se réfère à la figure 5b sur laquelle est représenté un détail de la figure 5a. L'interface est reliée au mortier par des moyens de liaison 8. Selon un mode de réalisation, ces moyens de liaison sont formés par un mécanisme à mâchoires. Ce mécanisme représenté, sur la figure 5b, est configuré pour être verrouillable autour d'une pièce tubulaire du mortier, tel que le tube de l'essieu 12, tout en conservant un degré de liberté en rotation autour de l'axe du tube. En d'autres termes, le mécanisme à mâchoires est verrouillé avec un jeu, pour que le cône mâle 60 soit fou autour de l'essieu 12 lorsque les mâchoires sont verrouillées. Ce degré de liberté en rotation permet d'emmancher les cônes plus facilement l'un dans l'autre.

Le mécanisme à mâchoires représenté à la figure 5b comprend deux demi-coquilles 80, 81, reliées par une articulation. Ces demi-coquilles viennent ceinturer l'essieu 12. Elle sont reliées de l'autre côté de l'articulation par un verrouillage, par exemple vis-écrou ou une grenouillère (représentée figure 5b). Ce mécanisme permet d'adapter l'interface à des mortiers standards.

Avantageusement, le mécanisme à mâchoires est verrouillable par une grenouillère 82. Ceci permet un serrage plus rapide qu'un système vis-écrou. La grenouillère peut être verrouillée manuellement par une poignée 83 par exemple.

On se réfère maintenant aux figures 6a et 6b sur lesquelles est représentée un mode de réalisation avantageux. L'interface comprend des moyens de dételage, agencés pour dételer le câble (ou plus généralement l'élément flexible) de l'arme. Ces moyens sont configurés pour être actionnable manuellement. Ces moyens peuvent être formés par un embout 62 (maneton) et un logement 63 (alésage). L'embout peut être placé à l'extrémité du câble reliée au mortier. Le logement peut être réalisé dans une pièce solidaire du cône mâle 60. II est possible aussi de prévoir un système crochet-anneau. Les moyens de dételage permettent d'éloigner davantage le véhicule de l'arme (au delà de la longueur de câble).

On se réfère maintenant aux figures 7a et 7b sur lesquelles est représentée une variante de réalisation 7 dans laquelle l'élément flexible est remplacé par un élément rigide 71. L'élément rigide est actionnable pour laisser du mou entre le véhicule et l'arme. Il présente par exemple la forme d'un trombone. Ce trombone 71 est agencé pour coulisser dans le portique 30. Il entoure le tube de l'essieu 12 au niveau d'un alésage 70. Lorsque l'élément rigide est rétracté, le tube de l'essieu est maintenu en contact avec le portique 30.

Dans les exemples de réalisation qui précèdent, l'interface est munie de deux structures rétractables reliées à l'essieu 12 du mortier. Bien entendu, une seule structure rétractable suffit. Toutefois, l'interface selon l'invention comprend avantageusement au moins deux structures rétractables.