BROCHE RENVIDEUSE DESTINÉE À COMBINER UNE OPÉRATION DE DOUBLE TORSION D'UN FIL ET/OU D'ASSEMBLAGE DE FILS ET UNE OPÉRATION DE RENVIDAGE SUR UNE BOBINE RÉCEPTRICE

BROCHE RENVIDEUSE DESTINEE A COMBINER UNE OPERATION DE DOUBLE TORSION D'UN FIL ET/OU D'ASSEMBLAGE DE FILS ET UNE OPERATION DE RENVIDAGE SUR UNE BOBINE RECEPTRICE

L'invention se rattache au secteur technique des machines de transformation de fils textiles.

On peut citer par exemple les machines de transformation des fils par torsion sur eux-mêmes ou par enroulement les uns sur les autres. Ces transformations sont basées sur la rotation d'une broche conférant une torsion des fils sur eux-mêmes ou un enroulement des fils les uns autour des autres, la torsion ou l'enroulement étant réglé par le rapport entre la vitesse de rotation de la broche et la vitesse d'avancement du ou des fils.

L'invention concerne plus particulièrement les procédés de production de fils résultant de l'assemblage par torsion, câblage ou guipage de plusieurs fils ayant subit une opération de transformation préalable avant d'être assemblés. Ces fils élémentaires peuvent être identiques ou différents et/ou peuvent subir une transformation préalable différente les uns des autres.

Le développement de nouvelles matières textiles conduit à envisager de tels procédés de fabrication, pour l'obtention de fils résultant de la combinaison par assemblage de fils de plus en plus diversifiés. C'est notamment le cas de fils à usage technique présentant des caractéristiques mécaniques ou physiques spécifiques de ténacité, résistance à la traction, élasticité, allongement sous charge... comme, à titre exemples nullement limitatifs, ceux utilisés :

- pour la fabrication de cordes, sangles, tissus techniques ... - pour la fabrication de tissus pour la construction, le géotextile, mais aussi les revêtements de sol ou muraux,

- pour la fabrication de renforts textiles pour des matières composites telles que des élastomères ou des caoutchoucs, utilisés par exemple pour le renfort des pneumatiques, de courroies crantées...

Un dispositif destiné à réaliser la production de tels fils ressort de l'enseignement du brevet GB 1518767. Selon ce brevet, une unité de transformation est constituée d'une pluralité de broches de double torsion dont les fils sont tractés et réunis avant d'être assemblés par torsion et renvidés sur une bobine de réception dans une broche qui combine l'opération de torsion et de bobinage. Nous désignerons dans ce qui suit une telle broche combinant l'opération de torsion et de bobinage par le terme de « broche renvideuse ». Une broche renvideuse relevant des enseignements de ce brevet fonctionne selon le principe connu des broches de « double torsion » mais selon un parcours de fil inversé.

Dans une broche renvideuse, le ou les fils en provenance d'une bobine ou d'un dispositif de transformation amont, entre(nt) par l'axe de la broche et suit une trajectoire entre deux points situés sur l'axe de la broche qui, sous l'effet de la rotation de celle-ci, tourne autour d'un pot ou du berceau placé sur l'axe de la broche et arrêté en rotation, pour être bobiné dans un dispositif de renvidage placé dans ledit pot ou berceau. Le fil reçoit deux torsions sur lui-même par tour de broche.

Le pot ou le berceau est fixé sur l'axe de la broche en rotation par l'intermédiaire de roulements, et est arrêté en rotation. Cet arrêt en rotation peut être obtenu par gravité, au moyen d'une masse excentrée placée dans le pot ou le berceau, l'axe de la broche étant substantiellement incliné par rapport à la verticale, voire disposé à l'horizontal. D'autres solutions ont été proposées pour empêcher la rotation du pot ou du berceau, notamment des moyens mécaniques ou magnétiques.

Selon le principe de la broche renvideuse, il est nécessaire de disposer, à l'intérieur du pot ou du berceau un dispositif destiné à tirer le fil et à le bobiner. Or le pot ou le berceau, et donc tout le dispositif de traction et de bobinage, sont entièrement enfermés dans un espace délimité par la trajectoire du fil qui tourne autour, de sorte que le problème technique à résoudre est de transmettre à l'intérieur dudit pot ou berceau l'ensemble des mouvements nécessaires, soit au minimum, un mouvement de rotation pour appeler le fil, et un mouvement de va et vient pour répartir ledit fil sur la bobine.

Des moyens de transmettre ces mouvements à l'intérieur de l'espace délimité par la trajectoire du fil en rotation ont été proposés par les brevets GB 1518767, US2487838 ou GB915942. Selon ces brevets, les mouvements sont transmis par la broche qui est en rotation, par rapport au pot ou berceau qui est arrêté en rotation. Des systèmes d'engrenages ou de poulies transmettent la rotation de la broche à l'axe de la bobine et/ou au système de traction du fil, ainsi qu'au dispositif de va-et-vient en leur appliquant des rapports de réduction. Ces rapports de réduction déterminent la vitesse de bobinage et donc le nombre de torsions par mètre appliqué au fil, ainsi que l'angle de croisure de bobinage.

Quelle que soit la solution retenue, le système est complexe, et les réglages de la vitesse de traction, des tensions et des torsions appliquées au fil, se font par des actions sur des dispositifs disposés dans le pot ou le berceau et qui ne sont donc pas accessibles lorsque la broche est en production, en raison de la présence du fil qui tourne autour, généralement à vitesse élevée. Par exemple l'ajustement des rapports de vitesses entre la broche et la traction du fil pour régler la torsion, de même que le rapport entre la vitesse de va-et-vient et la vitesse de rotation de la bobine pour régler la croisure de bobinage, se font à l'arrêt, par échanges de pignons ou des poulies embarquées dans le pot ou le berceau.

Afin de résoudre ce problème d'accès aux organes de réglages, il a été proposé de commander ces mouvements depuis l'extérieur de l'espace délimité par la trajectoire du fil en rotation en les transmettant à l'intérieur de cet espace par des systèmes de trains planétaires dont le porte satellite tourne à la vitesse de la broche, comme il ressort des documents GB948845, EP 1681377 et WO2005040465.

Un tel dispositif à train planétaire permet de transmettre au pignon disposé à l'intérieur de l'espace délimité par la trajectoire du fil, une vitesse de rotation indépendante de la vitesse de la broche, et ainsi de piloter, depuis l'extérieur de la broche, par exemple la vitesse de traction ou de bobinage du fil. En multipliant les jeux de pignons et de planétaires, il est théoriquement possible de transmettre plusieurs vitesses indépendantes les unes des autres. De tels systèmes sont relativement complexes. De plus, les planétaires qui tournent à la vitesse de la broche sont soumis à des contraintes élevées et engendrent des pertes mécaniques importantes.

Comme il ressort des enseignements de la demande de brevet WO2008036055 une partie de ces inconvénients peut être résolue en adoptant un dispositif de couplage magnétique pour transmettre un ou des mouvements depuis l'extérieur de l'espace délimité par la trajectoire du fil vers le système de traction et de bobinage disposé à l'intérieur dudit espace. Le principe d'un tel couplage magnétique ressort des enseignements du brevet EP0887446 où il est utilisé pour mettre en rotation les bobines à l'intérieur du pot d'une broche double torsion pour réaliser une triple torsion, ou du brevet FR2760471 où il est utilisé pour mettre en rotation un deuxième pot tournant à l'intérieur du premier pour réaliser une quadruple torsion. Dans tous ces cas, des couronnes d'aimants sont disposés coaxialement à la broche, de part et d'autre du disque solidaire de la broche en rotation. En multipliant les jeux de couronnes d'aimants, il est théoriquement possible de transmettre plusieurs vitesses indépendantes les unes des autres.

Une autre solution ressort de l'enseignement du document DE 1.560.253 qui divulgue une broche renvideuse dont les mouvements nécessaires à l'appel du bobinage sont réalisés par des moyens magnétiques. Les mouvements nécessaires au bobinage sont transmis par des dispositifs fonctionnant selon le principe d'un engrenage magnétique, tant pour la mise en rotation du pot qui est utilisée pour la mise en rotation de la bobine en formation, laquelle est maintenue appuyée sur sa paroi inférieure, que pour la commande du système de va et vient.

Cette solution, du type engrenage magnétique, ne permet pas d'obtenir un résultat satisfaisant, en considérant la faiblesse du couple de transmission obtenu et le caractère non homocinétique de la transmission.

Que ce soit au moyen de trains planétaires ou de coupleurs magnétiques, les systèmes de transmission sont coaxiaux à la broche, ce qui nécessite des systèmes de transmissions par courroies ou pignons complexes pour entraîner les dispositifs d'appels et de bobinage. En effet, les organes de traction du fil et les organes de renvidage sont disposés dans le berceau ou le pot dans des positions relatives qui dépendent de la configuration et de l'encombrement de ces organes, compte tenu que l'ensemble doit être compact pour s'inscrire dans l'espace délimité par le fil. Il en résulte que les mouvements coaxiaux doivent être transmis par des systèmes complexes vers les différents organes, ce qui pose de réels problèmes d'implantation et de fiabilité. .

L'invention à pour but de remédier à ces inconvénients.

L'invention porte sur une broche renvideuse destinée à combiner une opération de double torsion d'un fil et/ou assemblage de fils avec une opération de renvidage, comportant un système de traction du fil et de renvidage sur une bobine disposée dans un pot ou un berceau arrêté en rotation, ledit fil ayant un mouvement de rotation selon une trajectoire qui entoure ledit pot ou berceau et pour laquelle la commande d'au moins un des mouvements nécessaires à la traction et/ou au bobinage du fil, est transmis depuis l'extérieur dudit espace délimité par la trajectoire du fil en rotation à une vitesse indépendante de la vitesse de rotation de la broche, la commande d'au moins un des mouvements nécessaires à la traction et/ou au bobinage depuis l'extérieur de l'espace délimité par la trajectoire du fil vers l'intérieur de cet espace, est réalisée au moyen d'un coupleur magnétique sans contact, la trajectoire du fil en rotation passant dans l'entrefer dudit ou desdits coupleur(s) magnétique(s).

Selon l'invention, pour résoudre le problème posé de simplifier la transmission des mouvements depuis l'extérieur de l'espace délimité par la trajectoire des fils vers l'intérieur, le ou lesdit(s) coupleur(s) magnétique(s) est(sont) disposé(s) selon un axe distinct de celui de la broche, et est(sont) constitué(s) de deux disques placés en vis-à-vis et coaxialement, l'un au moins desdits disques présentant une pluralité d'aimants permanents.

Quel que soit le mode de réalisation, plusieurs dispositions sont proposées pour réaliser une broche renvideuse selon l'invention.

Selon une première disposition conforme à l'invention, selon laquelle le fil est guidé en rotation par un organe de guidage en forme de bras ou de disque sur au moins l'un des cotés du pot ou du berceau et de préférence des deux cotés du pot ou du berceau, le ou les dits organes de guidages du fil passent dans l'entrefer du ou des coupleurs, qui sont disposés selon un axe parallèle à l'axe de la broche et ont un diamètre compris entre un dixième (1/10) et un tiers (1/3) du diamètre du pot ou du berceau. Selon ce mode de réalisation, plusieurs coupleurs peuvent être disposés pour transmettre plusieurs mouvements au système de traction et de bobinage.

Selon une deuxième disposition, l'un au moins des coupleurs est disposé selon un axe non coaxial et non-parallèle à l'axe de la broche.

Selon une forme optimisée de cette deuxième disposition, seul le fil passe dans l'entrefer du (des)coupleur(s), ce qui permet de réduire cet entrefer et d'obtenir un couple transmissible plus élevé. Dans ce but, le ou le(s) coupleur(s) est (sont) disposé(s) selon un axe substantiellement perpendiculaire à la trajectoire du fil au droit dudit ou desdits coupleur(s). Il(s) et (sont) disposés de préférence à proximité du dispositif de guidage du fil afin que sa trajectoire en rotation soit parfaitement stable.

Selon une forme particulièrement avantageuse de cette variante, concernant une broche renvideuse équipée de deux organes de guidages en forme de bras ou de disques placés de part et d'autre du berceau, le fil passant de l'un à l'autre de ces organes de guidage selon une trajectoire substantiellement rectiligne ou en forme d'arc du fait de la force centrifuge, seul le fil passe dans l'entrefer du (des)coupleur(s) qui est (sont) disposé(s) selon un axe perpendiculaire à l'axe de la broche. De préférence, il(s) est (sont) disposés à proximité du dispositif de guidage du fil afin que sa trajectoire en rotation soit parfaitement stable. En effet le fil en rotation étant soumis aux forces centrifuges et aérodynamiques, il peut avoir une trajectoire moins stable lorsqu'on s'éloigne desdits organes de guidage.

Quelle que soit la disposition, selon un perfectionnement de l'invention, le mouvement est transmis du coupleur à l'organe de traction ou de bobinage du fil par l'intermédiaire d'une transmission par un couple d'engrenage ou par un système de poulies et courroies présentant une réduction

Le rapport de réduction inséré dans la transmission entre le coupleur magnétique et l'organe mené est compris entre 1/2 et 1/10.

Une broche renvideuse conforme à l'invention peut être équipée d'un seul coupleur magnétique :

- Ce coupleur transmet le mouvement au dispositif de bobinage qui détermine la vitesse de traction et de bobinage du fil. La vitesse de traction peut ainsi être pilotée indépendamment de la vitesse de la broche pour contrôler le nombre de torsion par mètre conféré au fil. Le système de va-et-vient peut être piloté en reprenant par exemple le mouvement sur le système de bobinage pour obtenir un angle de croisure fixe. Une broche renvideuse conforme à l'invention peut être équipée de deux coupleurs magnétiques :

- Le premier coupleur transmet le mouvement au dispositif de bobinage qui détermine la vitesse de traction et de bobinage du fil. La vitesse de traction peut ainsi être pilotée indépendamment de la vitesse de la broche pour contrôler le nombre de torsion par mètre conféré au fil.

- Le deuxième coupleur transmet le mouvement au dispositif de va- et-vient qui répartit le fil le long de la bobine selon un angle de croisure ajustable. La vitesse de va et vient peut ainsi être pilotée indépendamment de la vitesse de bobinage pour contrôler l'angle de croisure sur la bobine.

Une broche renvideuse conforme à l'invention peut être équipée de trois coupleurs magnétiques :

- Le premier coupleur transmet le mouvement à un cabestan qui détermine la vitesse de traction du fil. La vitesse de traction peut ainsi être pilotée indépendamment de la vitesse de la broche pour contrôler le nombre de torsion par mètre conféré au fil.

- Le deuxième coupleur transmet le mouvement au dispositif de bobinage qui détermine la vitesse ou le couple de bobinage. La vitesse ou le couple de bobinage peut ainsi être piloté indépendamment de la vitesse de traction du fil pour contrôler la tension de bobinage du fil.

- Le troisième coupleur transmet le mouvement au dispositif de va- et-vient qui répartit le fil le long de la bobine selon un angle de croisure ajustable. La vitesse de va et vient peut ainsi être pilotée indépendamment de la vitesse bobinage pour contrôler l'angle de croisure sur la bobine. Selon l'invention, d'autres combinaisons de mouvements et/ou des mouvements supplémentaires peuvent être transmis vers le système de traction et de renvidage. Selon le cas, une broche de renvidage peut comporter pour piloter les organes de traction et de bobinage, des coupleurs de type synchrone ou de type asynchrone, ou des deux types.

L'invention est exposée ci-après plus en détail à l'aide des figures des dessins annexés dans lesquels :

- La figure 1 est une vue à caractère schématique d'un premier mode de réalisation d'une broche renvideuse selon l'invention.

- La figure 2 est une vue à caractère schématique d'un deuxième mode de réalisation d'une broche renvideuse selon l'invention.

- La figure 3 est une vue à caractère schématique d'une variante dans la disposition des coupleurs d'une broche renvideuse selon ce deuxième mode de réalisation.

- La figure 4 est une vue en coupe à caractère schématique d'une broche renvideuse correspondant à la figure 3.

- La figure 5 est une vue à caractère schématique d'une autre variante dans la disposition des coupleurs d'une broche renvideuse selon ce deuxième mode de réalisation.

- La figure 6 est une vue en coupe à caractère schématique d'une broche renvideuse correspondant à la figure 5.

- La figure 7 est un schéma d'un coupleur magnétique tel que mis en œuvre pour réaliser une broche renvideuse selon l'invention.

Pour une meilleure compréhension de la suite de la description, les mêmes repères sont utilisés selon les différentes formes de réalisation de l'invention. L'invention porte sur une broche renvideuse destinée à combiner une opération de double torsion d'un fil et/ou d'assemblage de fils et une opération de renvidage sur une bobine de réception.

Le fil (F), éventuellement constitué par assemblage de plusieurs fils élémentaires, est alimenté par un organe délivreur (1), par exemple un cabestan.

Les figures 1 , 2 et 3 présentent deux formes de réalisation de broches renvideuses.

Selon la forme de réalisation représentée figure 1, la broche renvideuse est constituée d'un axe (2) fixé, par l'intermédiaire de roulements à billes (3), sur un bâti fixe, non représenté, et entraîné en rotation par des moyens non représentés. Un pot (4) est fixé sur l'axe (2) de la broche par l'intermédiaire de roulement à billes (5). Le pot (4) est immobilisé en rotation par des moyens non représentés. Le fil (F) pénètre dans l'axe (2) de la broche et en ressort radialement guidé par un organe (6) pour rejoindre un point (7), coaxial à l'axe de la broche (2) d'où il est dirigé vers l'intérieur du pot (4).

Selon la forme de réalisation représentée figures 2 et 3, la broche renvideuse est constituée de deux axes (2) et (2') coaxiaux qui sont fixés par l'intermédiaire de roulements à billes (3) sur un bâti fixe, non représenté, et qui sont entraînés en rotation à une même vitesse par des moyens non représentés. Un berceau (4) est disposé entre les axes coaxiaux (2) et (2') et fixé sur ces axes par l'intermédiaire de roulement à billes (5). Le berceau (4) est immobilisé en rotation par gravité ou par tout autre moyen non représenté. Le fil (F) pénètre dans l'axe (2) de la broche, et en ressort radialement guidé par un organe de guidage (6) pour rejoindre un deuxième organe de guidage (6') qui l'amène en un point (7) dans l'axe de la broche (2') d'où il est dirigé vers l'intérieur du pot (4).

Dans les deux formes de réalisation, un dispositif de traction du fil et de renvidage est disposé dans le pot ou berceau (4). De nombreux types de systèmes de traction du fil et de renvidage sont connus par l'homme de métier. A titre d'exemple nullement limitatif, un système de traction du fil et de renvidage peut être constitué des éléments suivants :

- un dispositif de traction du fil (8), par exemple un cabestan,

- un support (9) destiné à recevoir un tube (10) sur lequel le fil (F) s'enroule pour former une bobine (11),

- un cylindre d'appel (12) sur lequel la bobine (11) est maintenue en appui,

- un dispositif de va-et-vient (13) destiné à répartir le fil (F) sur la bobine (11) en forme de spires croisées.

La figure 4 présente une vue en coupe donnant un exemple de disposition de ces organes.

Quel que soit le type de système de traction du fil et de bobinage, il est nécessaire de l'entraîner mécaniquement.

Or le pot ou le berceau (4), ainsi que l'ensemble du système de traction et de renvidage (8, 9, 10, 11, 12, 13) sont enfermés dans un espace délimité par la trajectoire du fil (F) lorsqu'il tourne sous l'effet de la rotation de la broche. Dans une broche renvideuse conforme à l'invention, la commande d'au moins un des mouvements nécessaire à la traction et/ou au bobinage est transmis depuis l'extérieur de l'espace délimité par la trajectoire du fil vers l'intérieur de cet espace au moyen d'au moins un coupleur magnétique (14) sans contact, la trajectoire du fil en rotation passant dans l'entrefer (15) dudit ou desdits coupleurs magnétiques.

Différentes formes de réalisation peuvent être prévues. Quelles que soient ces formes de réalisation, l'axe du ou des coupleur(s) magnétique(s) est(sont) disposé(s) d'une manière distincte de celui de la broche.

Selon un premier mode de réalisation de l'invention, illustré par la figure 7, le coupleur magnétique (14) est constitué de deux disques (16, 17) placés en vis à vis, d'une manière coaxiale, chacun présentant un nombre égal de paires d'aimants permanents (18) disposés sur une couronne de diamètre sensiblement égale, et d'orientations Nord - Sud alternées. Etant placés en vis-à-vis, les disques (16, 17) s'alignent angulairement de sorte que le pôle Nord de l'un s'aligne avec le pôle Sud de l'autre et présentent un couple de rappel important pour maintenir cet alignement. Ainsi, la mise en rotation de l'un des disques (16) tend à faire tourner l'autre disque (17) de façon synchrone pour maintenir cet alignement tant que le couple résistant ne dépasse pas le couple magnétique de rappel.

Selon une variante de réalisation de l'invention, le coupleur magnétique (14) est constitué d'un premier disque (16) présentant une pluralité de paires d'aimants permanents (18) disposés sur une couronne. Le disque (16) est placé en vis à vis d'un deuxième disque (19) réalisé dans un matériau capable de dissiper une partie de l'énergie induite par le champ magnétique créé par le premier disque. - Le deuxième disque peut être réalisé dans un matériau ferromagnétique présentant des courbes d'aimantation et de désaimantations très décalées. L'orientation Nord - Sud des aimants du premier disque étant ici alternée, l'exposition au champ magnétique alterné créé une dissipation d'énergie par hystérésis, selon le principe connu des freins à hystérésis.

- Le deuxième disque peut être aussi réalisé dans un matériau conducteur, de sorte que le mouvement relatif de rotation dans le champ créé par le premier disque, crée des courants de Foucault dont la circulation conduit à une dissipation d'énergie par effet joule, selon le principe connu des freins à courants de Foucault.

Dans les deux cas, la mise en rotation de l'un des disques tend à faire tourner l'autre disque en lui appliquant un couple, tout en autorisant un glissement, c'est à dire une différence de vitesse. Ainsi un tel coupleur magnétique permet un entraînement du disque mené à une vitesse inférieure ou égale du disque menant.

Selon l'invention, le fil (F), dans son mouvement de rotation autour du pot et du système de renvidage, passe librement dans l'entrefer (15) du ou des coupleurs magnétiques (14).

Selon un autre mode de réalisation de l'invention, le fil (F) est guidé dans son mouvement de rotation par un ou des organes de guidage (6, 6') tournant solidairement avec l'axe de la broche.

- Ce ou ces organe(s) tournants (6, 6') peuvent être par exemple en forme de bras passant dans l'entrefer (15) du ou des coupleurs magnétiques (14). Le ou les bras sont fixés à l'une des extrémités sur l'axe (2, 2') de la broche. Un guide fil, tel un œillet, est disposé à l'autre extrémité du bras, pour que le fil soit guidé dans la partie radiale de sa trajectoire autour du pot ou du berceau. - Ce ou ces organe(s) tournant(s) (6, 6') peuvent aussi être en forme de disques fixé(s) coaxialement à l'axe (2, 2'), et présenter un œillet sur la périphérie, pour que le fil soit guidé dans la partie radiale de sa trajectoire autour du pot ou du berceau.

Dans les deux cas, le matériau du ou des organe(s) de guidage (6, 6')) est, au moins au droit des coupleurs magnétiques (14), réalisé dans un matériau qui laisse passer le champ magnétique, tel par exemple un matériau composite à base de fibre de verre et de résine.

Quel que soit le mode de réalisation, plusieurs dispositions sont proposées pour réaliser une broche renvideuse selon l'invention.

Les figures 1, 2 et 3 montrent à titre d'exemple des dispositions de coupleurs selon l'invention. Pour simplifier les schémas, les coupleurs et les axes de transmission ne sont pas tous représentés.

Selon une première disposition (figures 1 et 2) le fil (F) est guidé en rotation par un organe de guidage (6) en forme de bras ou de disque sur au moins l'un des cotés du pot ou du berceau (4). Le ou les dits organes de guidages du fil (6) passent dans l'entrefer (15) du ou des coupleurs magnétiques (14) qui est (sont) disposé(s) selon un axe parallèle à l'axe (2, 2') de la broche. Selon cette première disposition, avantageusement, le ou (les) coupleur(s) (14) est (ont) un diamètre compris entre un dixième (1/10) et un tiers (1/3) du diamètre du pot ou du berceau (4). Selon ce mode de réalisation, plusieurs coupleurs (14) peuvent être disposés pour transmettre plusieurs mouvements au système de traction et de bobinage. Selon une deuxième disposition représentée figure 3, l'un au moins des coupleurs (14) est disposé selon un axe non coaxial et non-parallèle à l'axe de la broche (2, 2').

Selon une forme optimisée de cette deuxième disposition, seul le fil (F) passe dans l'entrefer (15) du ou (des) coupleur(s) (14), ce qui permet de réduire cet entrefer (15) et d'obtenir un couple transmissible plus élevé. Dans ce but, le ou (les) coupleur(s) (14) est (sont) disposé(s) selon un axe substantiellement perpendiculaire à la trajectoire du fil (F) au droit dudit ou desdits coupleur(s) (14). Il(s) est (sont) disposé(s) de préférence à proximité du dispositif de guidage du fil (6, 6') afin que sa trajectoire en rotation soit parfaitement stable. En effet le fil (F) en rotation étant soumis aux forces centrifuges et aérodynamiques, il peut avoir une trajectoire moins stable lorsqu'on s'éloigne desdits organes de guidage.

Selon une forme particulièrement avantageuse de cette variante, concernant une broche renvideuse équipée de deux organes de guidages (6, 6') en forme de bras ou de disques placés de part et d'autre du berceau (4), le fil (F) passant de l'un à l'autre de ces organes de guidage (6, 6') selon une trajectoire substantiellement rectiligne ou en forme d'arc du fait de la force centrifuge, seul le fil (F) passe dans l'entrefer du (des)coupleur(s) (14) qui est (sont) disposé(s) selon un axe perpendiculaire à l'axe (2, 2') de la broche. De préférence, il(s) est (sont) disposé(s) à proximité du dispositif de guidage du fil (6,6') afin que sa trajectoire en rotation soit parfaitement stable. En effet le fil en rotation étant soumis aux forces centrifuges et aérodynamiques, il peut avoir une trajectoire moins stable lorsqu'on s'éloigne desdits organes de guidage. La disposition d'un coupleur (14) perpendiculairement à l'axe (2, 2'), de la broche, tel que présenté à titre d'exemple figure 4, est particulièrement avantageuse pour transmettre le mouvement au système de va-et-vient (13).

Conformément aux variantes exposées précédemment, la disposition des coupleurs perpendiculairement à la trajectoire du fil au droit desdits coupleurs, ou encore perpendiculairement à l'axe de la broche, permet de disposer plusieurs coupleurs, conformément à la configuration donnée à titre d'exemple non limitatif représenté figures 5 et 6

Compte tenu des caractéristiques d'un coupleur magnétique (14), les parties menantes et menées sont liées par une force magnétique de rappel tendant à les maintenir en alignement. Le couple transmissible maximum dépend du diamètre du coupleur (14) et de la valeur de l'entrefer (15) tandis que le coupleur (14) introduit, dans la transmission du mouvement, une capacité de déphasage relatif analogue à une élasticité. Quelle que soit la disposition, selon un perfectionnement de l'invention, le mouvement est transmis du coupleur (14) à l'organe de traction (8) ou de bobinage du fil (12, 13), par l'intermédiaire d'une transmission sous forme d'un couple d'engrenages ou d'un système de poulies et courroies présentant une réduction permettant

- d'augmenter le couple transmissible aux organes menés sans avoir à augmenter le diamètre du coupleur,

- de diminuer l'amplitude relative du déphasage qui se crée dans le coupleur magnétique du fait du couple transmis,

- de réduire l'élasticité apparente introduite par le coupleur et donc de repousser les fréquences de résonance de la transmission et donc les risques d'oscillation de la vitesse des organes entraînés. Le rapport de réduction inséré dans la transmission entre le coupleur magnétique et l'organe mené est compris entre 1/2 et 1/10.

Une broche renvideuse conforme à l'invention peut être équipée d'un seul coupleur magnétique (14):

- Ce coupleur (14) transmet le mouvement au dispositif de bobinage, par exemple au cylindre d'appel (12), qui détermine la vitesse de traction et de bobinage du fil. La vitesse de traction peut ainsi être pilotée indépendamment de la vitesse de la broche pour contrôler le nombre de torsions par mètre conféré au fil. Le système de va- et-vient (13) peut, dans ce cas, être piloté en reprenant par exemple le mouvement sur le système de bobinage pour obtenir un angle de croisure fixe.

Une broche renvideuse conforme à l'invention peut être équipée de deux coupleurs magnétiques (14):

- Le premier coupleur (14) transmet le mouvement au dispositif de bobinage, par exemple au cylindre d'appel (12), qui détermine la vitesse de traction et de bobinage du fil. La vitesse de traction peut ainsi être pilotée indépendamment de la vitesse de la broche pour contrôler le nombre de torsions par mètre conféré au fil.

- Le deuxième coupleur (14) transmet le mouvement au dispositif de va-et-vient (13) qui répartit le fil le long de la bobine (11). La vitesse de va-et-vient peut ainsi être pilotée indépendamment de la vitesse bobinage pour contrôler l'angle de croisure sur la bobine.

Une broche renvideuse conforme à l'invention peut être équipée de trois coupleurs magnétiques (14) : Le premier coupleur (14) transmet le mouvement à un cabestan (8) qui détermine la vitesse de traction du fil (F). La vitesse de traction peut ainsi être pilotée indépendamment de la vitesse de la broche pour contrôler le nombre de torsions par mètre conféré au fil. Le deuxième coupleur (14) transmet le mouvement au dispositif de bobinage, par exemple au cylindre d'appel (12), qui détermine la vitesse ou le couple de bobinage. La vitesse ou le couple de bobinage peut ainsi être piloté indépendamment de la vitesse de traction du fil pour contrôler la tension de bobinage du fil. Le troisième coupleur (14) transmet le mouvement au dispositif de va-et-vient (13) qui répartit le fil le long de la bobine (11) selon un angle de croisure ajustable. La vitesse de va-et-vient peut ainsi être pilotée indépendamment de la vitesse de bobinage pour contrôler l'angle de croisure sur la bobine (11).